Depuis presque trois mois les maîtres oaxaqueños en colère occupent le Zocalo de Mexico :
Ils protestent contre la loi éducative proposée par Le PAN et le PRI, prétendant à une reforme moderne, sur le modèle des Etats Unis et de quelques autres pays d’
Europe.
Une tentative de privatisation comme on en prépare en France pour démanteler notre Service Public. Dans tous les secteurs.
Ce dimanche de juillet je suis allée passer un après-midi avec eux. Passionnant et triste. A les écouter les uns après les autres déplorant la perte à venir de
leurs acquis de haute lutte.
Gerardo leur porte parole harangua les passants, mais le cinéma pour enfants attirait davantage la foule en cette periode de vacances que les préoccupations des
maîtres, fussent ils Oaxaqueños et à camper là au lieu de se faire bronzer à Puerto des Los Angeles!
Se trouvaient là surtout les maîtres de l’isthme de Huantepec, et de Ixtepec, dont certains connaissaient bien Solalinde:
Maitres d’école indigènes dont les élèves arrivent parfois plus savant qu’eux en sciences naturelles
Et agriculture. Habitués à travailler avec leurs pères aux champs. Ayant parfois une journée de travail dans les jambes avant de venir à l’école ou après: Et
quelques fois avec la faim au ventre!
Il y avait aussi de jeunes maîtres comme cette petite styliste descendant d’une grand-mère turque et d’un grand-père indigène. Quelques heures de cours, pas assez
pour vivre décemment. Obligés de faire autre chose pour survivre.
Leur ténacité sous ce beau soleil paraissait facile. Pourtant ils devaient se relayer sous la tente pour garde3r leur barda quand l’un d’eux se rendait aux
toilettes. Toilettes payantes.
“Le problème c’est la toilette!, nous ne connaissons personne ici et la solidarité oaxaquénienne ne fonctionne pas au DF.”
Autant dire chacun pour sa pomme!
Nous avons fait connaissance, pris des photos, échangé des adresses.
Le planton allait durer, amplifier, occuper tout le zocalo, toutes les rues adjaçantes, les arcades du palais gouvernemental de la ville.
Fin Août ils étaient 59.000 “Mas o Menos” comme on dit ici.
Tout Oaxaca+Michoacan+Guerrero++++. Le Gouvernement les traitait de délinquants. De paresseux… que sais-je encore. “Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage”,
comme on dit en France.
Je viendrais plusieurs jours parler avec eux…“ Le “ septiembre ils me manderaient à une assemblée estatale du Syndicat. Une aventure!
Je vous raconterai la suite demain.